Ma première manifestation aux USA,

Sortir, manifester n’est pas dans mes habitudes mais j’ai senti que cette fois je devais y faire part. Les images, les vidéos de Georges FLYOD m’ont glacé le sang. Et si c’était mes frères, mes cousins où ma fille. Je pense que le fait de devenir parent m’oblige plus à avoir les yeux rivés vers le futur.

Avant d’y aller j’avais clairement les choquottes. je suis une femme noire aux USA et dans le contexte actuel aller manifester était quand même risqué. C’est vrais que mes proches m’ont dit réfléchis bien, tu as un bébé qui t’attend avec ton mari. Je ne sais pas si tu devrais y aller. Je me suis tout de suit dit, comment je pouvais espérer un changement alors que moi même je n’avais pas le courage de bouger.

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Le dimanche 31 Mai, j’ai pris mon courage à deux mains accompagnés de mes amies et nous y sommes allés. Je ne savais pas à quoi m’attendre et pourtant dès qu’on à rejoint la manifestation j’ai étais prise par une émotion si forte. Il y avait des jeunes, des vieux, des noirs, des blancs, je ne pouvais différencier les couleurs de peaux tout ce que je voyais c’était des êtres humains unis face à une même injustice. C’était très fort, une poussée d’adrénaline dans le ventre, des frissons à chaque martèlement de mot ” NO JUSTICE, NO PEACE, NO RACIST POLICE”. Je suis fière de BOSTON et ce matin j’avais envie de le crier sur tous les toits. Le combat est très très loin d’être fini mais au moins nous ne sommes pas seuls. Toute la ville s’est mobilisée, malgré les menaces du président actuel et ça c’est déjà une belle micro-micro-victoire.

Je ne suis pas une experte du racisme et de la cause afro-américaine juste parce que je suis une femme noire. Cependant, cela fait années que nous voyons des images, des vidéos, des articles décrivant des morts de personnes noires dû à des abus de pouvoir policier que ce soit en France ou aux États-Unis. Quand j’étais en France, de mon point de vue aux États-Unis je me disais qu’ils en étaient à un autre niveau de violence ce qui n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui. Mais maintenant que j’ai décidé de vivre aux USA, il faut que je me batte deux fois plus pour mes droits et ceux de ma fille car si il y a un contrôle de police sa couleur de peau la trahira avant qu’elle puisse dire qu’elle est française afro-américaine.

Pour ceux qui restent dans le silence, je peux comprendre que parfois il est difficile de prendre partie pour une cause qui prête à polémique. En tant que personnes blanches, peut-etre que vous ne vous sentez pas legitimes à porter la cause, vous ne savez pas quoi dire ou comment le dire sans faire trop de vague. Ces excuses étaient peut-être valable avant mais aujourd’hui ce n’est plus possible. Un homme noir s’est fait exécuté en plein jour par un flic blanc avec des gens filmant sa mort. Nous sommes en 2020, Il est temps de vous réveillez, informez-vous, partagez du contenus, montrez votre soutien, chaque petite actions comptes.

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A mes frères et soeurs noirs, le chemin sera encore très long mais n’oubliez jamais que nos vies comptes. On s’épuisera à le rappeler à qui veut l’entendre ou pas.

À mes amies qui ont eu un petit geste, un message, un repost. merci

À mes partners qui ont eu le courage de venir avec moi, coeur sur vous.